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C’est donc à Venise que Signol a découvert ce magnifique et rare objet que l’on peut dater du XVIIe siècle. Du XIIe siècle à 1797, la République de Venise mène d'importantes activités de commerce maritime, grâce à une flotte mixte composée de nombreux bateaux, dont des galères. Celles-ci, utilisées pour le commerce et aussi pour la guerre, connaissent leur âge d’or entre le XIVe et le XVIe siècle puis perdent en importance mais conservent un faste fortement symbolique qui s’exprime particulièrement bien dans leur ornementation. Le fanal présenté au musée est ainsi un très grand et virtuose morceau de dinanderie – l’art de travailler le cuivre doré – enrichi d’émaux colorés. Il est supporté par trois figures d’esclaves maures, motif fréquent dans les arts décoratifs vénitiens. Il constitue un symbole de la puissance de la ville au même titre que les lions chimériques à queue de poisson présents sur les montants. Le sommet de l’objet est couronné d’un étendard sculpté figurant le lion de Saint-Marc. Les armoiries sont celles de la famille noble Boldù, les nobles vénitiens ayant le monopole du pouvoir politique, de la navigation et du commerce international. Les circonstances de la réalisation de ce fanal ne sont pas connues. Cet objet, très ostentatoire, était généralement placé à la poupe des galères, où il symbolisait le pouvoir et la richesse de l’armateur. Leur nombre dépendait de la taille et du statut du bâtiment.