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Le terme de galère a désigné différents navires de guerre ou de commerce, de l'Antiquité au XVIIIe siècle. Sous l'Ancien Régime, les galères constituent une flotte dédiée au commerce, essentiellement en Méditerranée et dans la mer Baltique. Manœuvrées à la voile et à la rame, elles étaient regroupées au port de Marseille. La plus grande de toutes les galères, destinée au général des galères, portait le nom de Réale et se distinguait généralement par un décor sculpté d'une très grande richesse. Il y a donc eu, au cours de l'Histoire, plusieurs Réales. Celle qui est parvenue jusqu'à nous date de la fin du XVIIe siècle, pendant le règne de Louis XIV. La diversité et la maîtrise des sculptures sont remarquables, tout comme la richesse du programme iconographique. Quatre panneaux monumentaux, sur la poupe du navire et sur ses deux flancs, représentent la course du Soleil, incarné par Apollon sur son char, au milieu des saisons et des signes du zodiaque. La pièce de poupe, qui représente Apollon sur son char entouré de toutes les divinités de l'Olympe, est bien sûr une allégorie de Louis XIV, comme l'atteste la présence de fleurs de lys sur les harnais des coursiers et la devise du roi. La scène est encadrée par deux grandes renommées, supérieures à la taille humaine, qui soufflent dans des trompettes, par des tritons et des amours. Au sommet, un génie ailé porte un écusson orné de fleurs de lys. L'ensemble est entièrement doré à la feuille. Ces sculptures ont été réalisées entre 1688 et 1694. La Réale ne navigua finalement que peu. Dès la fin du XVIIIe siècle, elle était inemployée dans le port de Toulon. Les sculptures furent alors découpées, restaurées et envoyées au musée naval du Louvre vers 1828. Depuis cette date, les sculptures ont pratiquement toujours été exposées, d'abord au Louvre puis au palais de Chaillot. Elles illustrent la magnificence des commandes officielles sous Louis XIV.