2007.9.1

Cette scène fut dessinée « sur les lieux » par Descamps, en même temps que cinq autres épisodes du séjour du roi au Havre, les 19 et 20 septembre 1749. Les six dessins ont été ensuite gravés par Jacques-Philippe Le Bas (1707-1783) et publiés en 1753 dans la « Relation de l’arrivée du Roi au Havre-de-Grâce, le 19 septembre 1749, et des fêtes qui se sont données à cette occasion ». La visite royale fut un événement considérable pour la ville du Havre. En quelques jours seulement, l’élite de la jeunesse constitua une Compagnie de cavalerie improvisée ; la Bourgeoisie prit un uniforme rouge pour être admise à la garde de la personne du Roi ; les rues furent pavoisées et illuminées, les façades décorées, les arbres garnis de lampions… Pour le commandant de la Marine au Havre, M. de Villiers Fransure, les choses furent un peu plus compliquées. Il avait reçu pour mission de prendre toutes les mesures susceptibles de donner à Louis XV une bonne idée de la Marine. Or il n’y avait alors au Havre « aucune frégate, ni sur les chantiers, ni dans le port ». Une flûte, le Chariot-Volant, fut donc transformée en navire de guerre, et il fut décidé, pour l’occasion, de procéder au lancement de trois navires marchands en construction sur la plage du Perrey ; deux autres bâtiments furent armés « pour exécuter en rade un combat naval » ; enfin, quatre chaloupes furent spécialement décorées et peintes de couleurs vives pour donner le spectacle d’une joute. Le roi parut assister à tout cela « avec plaisir ». Il voulut également voir « tirer quelques coups de canon à boulets sur la mer » et visita plusieurs ateliers, dont la corderie « où l’on commettait un câble de 26 pouces pour le vaisseau de Brest le Soleil Royal…. ».